XVIème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques. Fiche Synthèse d’orientation

0

0. Introduction

La présente fiche est conçue par la Coordination nationale du Synode mise sur pied par le Secrétariat Général de la CENCO pour donner des orientations en vue d’une célébration sérieuse et joyeuse du Synode dans l’Eglise-Famille de Dieu qui est en RD Congo. Pour ce faire, la Coordination nationale travaille en étroite collaboration avec les Référents diocésains. Ces derniers sont les personnes qui ont été désignées par les Evêques pour collecter les informations sur la marche de l’Eglise au niveau de leurs diocèses. Ces informations peuvent se ramener à une seule question : «Comment se réalise aujourd’hui, au niveau de votre diocèse, ce « marcher ensemble » qui permet à l’Église d’annoncer l’Évangile, conformément à la mission qui lui a été confiée, et quels pas l’Esprit nous invite-t-il à faire pour grandir en tant qu’Église synodale ?»

1. Synode des Evêques : qu’est-ce que c’est ?

Le mot synode signifie « marcher ensemble ». Le synode des évêques est une institution permanente de l’Église catholique établie par le pape Paul VI, le 15 septembre 1965, au début de la quatrième et dernière session du concile Vatican II. C’est un corps consultatif, convoqué ordinairement par le Pape, tous les trois ans. L’Assemblée synodale est constituée d’évêques représentant les conférences épiscopales du monde entier et les dicastères du Vatican. Les évêques réunis en Synode réfléchissent ensemble sur une question précise. Ce rassemblement se termine par l’adoption d’un rapport fait des propositions dont le pape peut reprendre les conclusions pour les publier dans une « exhortation apostolique post-synodale.

2. Thème de la XVIème Assemblée ordinaire du Synode des Evêques

Synodalité : « Pour une Eglise synodale : communion, participation, mission ».

3. Spécificité ou nouveauté

La nouveauté de ce synode c’est le fait que tout partira des Eglises locales (CEV, Paroisses, Diocèses). La célébration du synode a fortement contribué au renforcement des liens de collégialité (entre  le Saint-Père et les évêques). Sans négliger cet acquis, le Pape François veut que le Synode soit réellement un « marcher ensemble » de toute l’Eglise. D’où son insistance sur la forte implication du Peuple de Dieu. Le Document préparatoire consacre une large place aux fidèles laïcs. Il réaffirme que tous les baptisés sont des sujets actifs de l’évangélisation et qu’il est fondamental que les pasteurs n’aient pas peur d’écouter le troupeau. Dans une Eglise synodale, en effet, chacun a quelque chose à apprendre.

L’objectif de cet itinéraire qui part de la base est d’Ecouter, « sans préjugés ». Prendre la parole « avec courage et inclusivité ». Dialoguer avec l’Eglise, c’est-à-dire avec tous les fidèles (clercs et laïcs).

4. La dimension spirituelle du synode

Le synode est un chemin d’unité par la grâce de l’Esprit-Saint à la suite de Jésus. Autrement dit, dans l’obéissance de l’Esprit Saint les disciples marchent ensemble (communion) à la suite du Christ. C’est la sequela Christi. Le synode commence avec la consultation du peuple de Dieu. Cette consultation est une activité spirituelle. Donc, le synode n’est pas un parlement. C’est une expérience de l’écoute de l’Esprit-Saint et de l’écoute mutuelle. Il faut donc mettre l’Eglise dans une condition d’écoute en évitant le sensationnel, les débats et les conflits. Le synode est un lieu pour marcher ensemble avec l’Esprit-Saint.

5. Le questionnaire ou pistes de réflexion précises

Le document préparatoire du Synode donne un questionnaire sur dix noyaux thématiques essentiels à approfondir : 1. Les Compagnons de voyage ; 2. Ecouter ; 3. Prendre la parole ; 4. Célébrer ; 5. Coresponsables dans la mission ; 6. Dialoguer dans l’Eglise et dans la Société ; 7. Avec les autres confessions chrétiennes ; 8. Autorité et participation ; 9. Discerner et décider ; 10. Se former à la synodalité.

Ce questionnaire est envoyé dans les diocèses. Les diocèses se chargent d’y répondre à travers une large consultation. Les Référents recueillent les réponses et les compilent. Ils en font une synthèse à envoyer à la Coordination nationale qui, à son tour, élabore une synthèse à présenter aux Evêques de la CENCO. La synthèse validée est envoyée au Secrétariat Général du Synode des Evêques à Rome.

6. Déroulement du Synode

Le synode se déroulera en trois phases :A.     Phase Diocésaine, B.     Phase continentale, C.     Phase universelle.

Les phases diocésaine et continentale donneront lieu à deux « Instrumentum laboris » différents qui seront utilisés au niveau de la phase universelle.

Le lancement au niveau universel se fera le 10 octobre 2021 par le Saint-Père. Le lancement dans les diocèses est prévu le 17 octobre 2021.

En ce qui concerne la phase diocésaine il faut entre autres veiller àcélébrer le début du synode, conduire la consultation, célébrer la fin du synode…. Le questionnaire pour la consultation du peuple de Dieu ne doit pas être traité, discuté et répondu uniquement par les spécialistes notamment la curie diocésaine, les secrétaires, les professeurs, les enseignants, le bureau diocésain de pastoral. Ainsi, la consultation du peuple au niveau diocésain doit être : Vraie, c’est-à-dire, consulter réellement le peuple de Dieu : mouvements pastoraux des adultes et des jeunes, les écoles, les prisons, les confessions religieuses…Il faut garder à l’esprit deux dimensions : ad intra et ad extra.

7. Documents de travail

Les documents de travail suivants seront utilisés : 1. Le Document préparatoire du synode ; 2. Le Vademecum ; 3. Les questions d’orientation ; 4. Le planning des activités au niveau universel.

Le Document préparatoire se veut avant tout «un outil» pour faciliter la première phase d’écoute et de consultation du Peuple de Dieu dans les Églises particulières, qui débutera en octobre 2021 et se terminera en avril 2022.

Le Vademecum est quant à lui conçu comme «un manuel» offrant un «soutien pratique» aux Points focaux diocésains pour préparer le peuple de Dieu. Il comprend des prières, des exemples de synodes récents, un glossaire des termes relatifs au processus synodal. Ce n’est «pas un livre de règles», mais «un guide pour soutenir les efforts de chaque Église locale».

8. Tâches attendues des référents et de la Coordination

– Recevoir les documents préparatoires et les exploiter ;

– Distribuer le questionnaire selon les cibles identifiées dans le diocèse pour garantir une large consultation ;

– Collecter les réponses et organiser la compilation pour produire une synthèse d’au plus 10 pages ;

– Faire le monitoring du lancement et du déroulement de la phase diocésaine et envoyer régulièrement des courts rapports (si possible imagées) à la Coordination nationale ;

– Répondre aux questions posées par la Coordination nationale et faire des suggestions

– Veiller au respect du chronogramme des activités ;

– Suivre, par le canal des médias, le déroulement du Synode au niveau universel dans les différentes phases.

9. Échéances pour le travail :

– 9-10 octobre : Confirmer la réception des documents préparatoires par le diocèse ;

– 20 octobre 2021 : Envoyer à la Coordination nationale un bref rapport du lancement du Synode prévue le 17 octobre 2021 dans tous les diocèses ;

– Octobre-novembre-mi-décembre 2021 : Distribution du questionnaire et suivi du processus de consultation

– 15 décembre 2021 : Envoi à la coordination nationale de la synthèse des réponses au questionnaire et se disposer à recevoir des feed-back ;

– Janvier 2022 : Compilation par la Coordination nationale des réponses et rédaction de la synthèse des synthèses ;

– Février 2022 : Finalisation de la synthèse des diocèses et présentation au Comité Permanent de févier 2022 ;

– Mars 2022 : Intégration des amendements par la Coordination nationale ;

– Avril 2022 : Envoi par la CENCO de la synthèse nationale.

– Après avril 2022 : Se disposer aux étapes continentale et universelle.

                Fait à Kinshasa, le 07 octobre 2021

 Pour Coordination nationale du Synode

Abbé Georges KALENGA

       2e Secrétaire Général Adjoint de la CENCO


XVIème Assemblée du Synode des Evêques

Questions d’orientation

Synodalité : Pour une Eglise synodale, communion, participation et mission

  1.  LES COMPAGNONS DE VOYAGE

Dans l’Église et dans la société, nous sommes sur la même route, côte à côte.

Dans votre Église locale, quels sont ceux qui « marchent ensemble » ?

Quand nous disons « notre Église », qui en fait partie ?

Qui nous demande de marcher ensemble ?

Quels sont les compagnons de voyage avec qui nous cheminons, même en dehors du cercle ecclésial ?

Quelles personnes ou quels groupes sont-ils laissés à la marge, expressément ou de fait ?

II. ÉCOUTER

L’écoute est le premier pas, mais demande d’avoir l’esprit et le cœur ouverts, sans préjugés.

Vers qui notre Église particulière a-t-elle « un manque d’écoute » ?

Comment les laïcs sont-ils écoutés, en particulier les jeunes et les femmes ?

Comment intégrons-nous la contribution des personnes consacrées, hommes et femmes ?

Quelle place occupe la voix des minorités, des marginaux et des exclus ?

Parvenons-nous à identifier les préjugés et les stéréotypes qui font obstacle à notre écoute ?

Comment écoutons-nous le contexte social et culturel dans lequel nous vivons ?

III. PRENDRE LA PAROLE

Tous sont invités à parler avec courage et parrhésie, c’est-à-dire en conjuguant liberté, vérité et charité.

Comment favorisons-nous, au sein de la communauté et de ses divers organismes, un style de communication libre et authentique, sans duplicités ni opportunismes ?

Et vis-à-vis de la société dont nous faisons partie ?

Quand et comment réussissons-nous à dire ce qui nous tient à cœur ?

Comment fonctionne le rapport avec le système des médias (pas seulement les médias catholiques) ?

Qui parle au nom de la communauté chrétienne et comment ces personnes sont-elles choisies ?

IV. CÉLÉBRER

“Marcher ensemble” n’est possible que si ce chemin repose sur l’écoute communautaire de la Parole et sur la célébration de l’Eucharistie.

De quelle façon la prière et la célébration liturgique inspirent et orientent effectivement notre “marcher ensemble” ?

Comment est-ce que cela inspire les décisions les plus importantes ?

Comment encourageons-nous la participation active de tous les fidèles à la liturgie et à l’exercice de la fonction de sanctification ?

Quelle place est donnée à l’exercice des ministères du lectorat et de l’acolytat ?

V. CORESPONSABLES DANS LA MISSION

La synodalité est au service de la mission de l’Église, à laquelle tous ses membres sont appelés à participer.

Puisque nous sommes tous des disciples missionnaires, de quelle manière chaque baptisé est-il convoqué à être un acteur de la mission ?

Comment la communauté soutient-elle ses membres qui sont engagés dans un service au sein de la société (engagement social et politique, engagement dans la recherche scientifique et dans l’enseignement, au service de la promotion des droits humains et de la sauvegarde de la Maison commune, etc.) ?

Comment la communauté aide-t-elle à vivre ces engagements dans une dynamique missionnaire ?

Comment se fait le discernement concernant les choix missionnaires et qui y participe ?

Comment ont été intégrées et adaptées les diverses traditions en matière de style synodal, qui constituent le patrimoine de nombreuses Églises, en particulier des Églises orientales, en vue d’un témoignage chrétien fécond ?

Comment fonctionne la collaboration dans les territoires où sont présentes des Églises sui iuris différentes ?

VI. DIALOGUER DANS L’ÉGLISE ET DANS LA SOCIÉTÉ

Le dialogue est un chemin qui demande de la persévérance, et comporte aussi des moments de silences et de souffrances, mais qui est capable de recueillir l’expérience des personnes et des peuples.

Quels sont les lieux et les modalités de dialogue au sein de notre Église particulière ?

Comment sont gérées les divergences de vues, les conflits et les difficultés ?

Comment encourageons-nous la collaboration avec les diocèses voisins, avec et entre les communautés religieuses présentes sur le territoire, avec et entre les associations et mouvements de laïcs, etc. ?

Quelles expériences de dialogue et d’engagement en commun mettons-nous en œuvre avec des croyants d’autres religions et avec ceux qui ne croient pas ?

Comment l’Église dialogue-t-elle et apprend-elle d’autres instances de la société : le monde de la politique, de l’économie, de la culture, la société civile, les pauvres… ?

VII. AVEC LES AUTRES CONFESSIONS CHRÉTIENNES

Le dialogue entre chrétiens de diverses confessions, unis par un seul Baptême, occupe une place particulière sur le chemin synodal.

Quelles relations entretenons-nous avec les frères et sœurs des autres Confessions chrétiennes ?

Quels domaines concernent-ils ?

Quels fruits avons-nous recueillis de ce “marcher ensemble” ?

Quelles difficultés aussi ?

VIII. AUTORITÉ ET PARTICIPATION

Une Église synodale est une Église de la participation et de la coresponsabilité.

Comment sont définis les objectifs à poursuivre, la voie pour y parvenir et les pas à accomplir ?

Comment est exercée l’autorité au sein de notre Église particulière ?

Quelles sont les pratiques de travail en équipe et de coresponsabilité ?

Comment sont encouragés les ministères laïcs et la prise de responsabilité de la part des fidèles ?

Comment fonctionnent les organismes de synodalité au niveau de l’Église particulière ?

Constituent-ils une expérience féconde ?

IX. DISCERNER ET DÉCIDER

Dans un style synodal, les décisions sont prises via un processus de discernement, sur la base d’un consensus qui jaillit de l’obéissance commune à l’Esprit.

Avec quelles procédures et avec quelles méthodes discernons-nous ensemble et prenons-nous des décisions ? Comment peuvent-elles être améliorées ?

Comment favorisons-nous la participation de tous aux décisions au sein de communautés structurées d’une manière hiérarchique ?

Comment conjuguons-nous la phase consultative et la phase délibérative, le processus menant à la prise de décision (decision-making) et le moment de la décision (decision-taking) ?

De quelle façon et avec quels instruments encourageons-nous la transparence et la responsabilité (accountability) ?

X. SE FORMER À LA SYNODALITÉ

La spiritualité du marcher ensemble est appelée à devenir le principe éducatif de la formation humaine et chrétienne de la personne, la formation des familles et des communautés.

Comment formons-nous les personnes, spécialement celles qui occupent des rôles de responsabilité à l’intérieur de la communauté chrétienne, pour les rendre davantage capables de « marcher ensemble », de s’écouter mutuellement et de dialoguer ?

Quelle formation au discernement et à l’exercice de l’autorité offrons-nous ?

Quels instruments nous aident-ils à lire les dynamiques de la culture dans laquelle nous sommes immergés et leur impact sur notre style d’Église ?

(*) Version française du secrétariat du Synode des évêques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

For security, use of Google's reCAPTCHA service is required which is subject to the Google Privacy Policy and Terms of Use.

I agree to these terms.